Par Natalie Apcar, responsable du plaidoyer et de la communication, Secrétariat de l’ICFP
Cet article a également été publié sur le site web du Partenariat de Ouagadougou.
À une mois de la Conférence Internationale sur la Planification Familiale (ICFP) à Bogotá, en Colombie, les acteurs et actrices du Partenariat de Ouagadougou (PO) se préparent activement à porter haut la voix de l’Afrique de l’Ouest francophone. Pour eux, cette rencontre mondiale n’est pas seulement un espace d’échange : c’est une occasion unique de renforcer la visibilité des actions menées dans la région et de partager des solutions concrètes aux défis communs.
« Je travaille avec mes pairs du Think Tank Jeunes pour porter une voix collective, ancrée dans les réalités locales », explique Amour Dieu-Donné Vodounhessi, Point Focal Jeune du PO et de FP2030. « Notre présence à Bogotá servira à partager nos expériences et à plaider pour un financement stable de la planification familiale. »
M. Edouard Keita, Président du conseil d’administration de l’AMPPF insiste de son côté sur l’importance de la préparation collective :
« Nous avons mis en place des groupes de discussion pour coordonner la participation francophone. C’est une dynamique essentielle pour que notre région contribue pleinement aux débats mondiaux. »
La Colombie, un symbole
Pour beaucoup, l’édition 2025 revêt une dimension particulière, car elle se tient pour la première fois en Amérique latine. Cette localisation est perçue comme une opportunité d’apprentissage et de rapprochement entre régions du Sud.
« La barrière linguistique a longtemps limité nos échanges avec l’Amérique latine », souligne Dr Djenebou Diallo, Responsable Plaidoyer Sénior de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO). « Mais cette conférence sera l’occasion de découvrir leurs modèles de politiques publiques inclusives et de réfléchir à leur adaptation à nos contextes. »
L’expérience latino-américaine suscite un intérêt particulier pour ses avancées en matière de mobilisation politique et d’engagement communautaire. « Les pays de cette région ont des histoires démographiques et des normes culturelles proches des nôtres », explique Ben Moulaye Idriss, Directeur général de l’Office national de la santé de la Reproduction du Mali (ONASR). « Comprendre comment ils ont amélioré leurs indicateurs peut nous inspirer, notamment dans l’offre de services et l’engagement politique. »
Vodounhessi met en avant la richesse du cadre choisi :
« Bogotá, ville dynamique et culturellement riche, symbolise l’ouverture et la diversité. C’est un lieu idéal pour imaginer des solutions inclusives et inspirantes, en s’inspirant des expériences d’une région qui a relevé de grands défis en matière de droits de santé sexuels et reproductives (DSSR). »
Dr Amadou Yéri Camara, Directeur général de la Santé du Sénégal, partage son expérience et son enthousiasme à l’approche de l’ICFP 2025 :
« Grâce au PO j’ai participé à l’édition de Pattaya, une expérience marquante qui m’a permis d’approfondir la réflexion sur les priorités en matière de planification familiale et de renforcer le réseautage entre acteurs du pays.
Cette année, j’ai été recruté comme reviewer et l’une de mes études a été acceptée en présentation orale. J’espère être à Bogotá pour poursuivre cette belle aventure. Merci à la DSME et à l’UCPO ! »
Pour M. Keita, la Colombie illustre déjà cette capacité à inspirer : « La première clinique pilote de Profamilia est devenue une référence internationale, intégrée à l’IPPF. C’est un exemple de partage d’expérience sud-sud dont toute l’Afrique de l’Ouest peut bénéficier. Nos neuf pays du PO ont beaucoup à apprendre de ces bonnes pratiques. »
Un parcours qui transforme
L’ICFP est aussi un espace qui façonne des trajectoires personnelles et professionnelles. Pour beaucoup de jeunes leaders, cette conférence a ouvert des portes vers de nouveaux partenariats et renforcé leur engagement.
« Chaque participation a enrichi mon engagement et élargi mes réseaux », confie Djenebou.
Beniel Ulrich Agossou, qui a rejoint la communauté ICFP comme Youth Trailblazer en 2022, se souvient :
« Cette expérience m’a permis de démontrer le rôle des jeunes comme acteurs de changement. En 2025, nous aurons l’opportunité de mesurer les progrès réalisés en matière d’équité et de justice reproductive. »
En route vers Bogotá
En se préparant pour ICFP 2025, les acteurs et actrices du Partenariat de Ouagadougou s’unissent autour d’une ambition commune : apprendre, partager et s’inspirer des expériences de l’Amérique latine, tout en affirmant la vitalité et la créativité de la voix francophone.
Comme le résume Amour : « Nous ne venons pas seulement assister à une conférence. Nous venons porter un plaidoyer, partager notre vision et construire des ponts entre les régions. »



